Spanning-Tree Portfast
Le Spanning-Tree Rapid-PVST+
Le Spanning-Tree PVST+
Le protocole MST
Le protocole STP (Spanning-Tree Protocol)
Introduction
Le but du Spanning-Tree est d’obtenir une architecture LAN SANS BOUCLE.
Le premier protocole permettant de faire du Spanning-Tree est le protocole STP (Spanning-Tree Protocol). Pour transformer une architecture maillée en architecture sans boucle, STP va devoir désactiver certaines liaisons. Pour ce faire, il a la possibilité de mettre les ports d’un switch dans un de ces deux états (state) stables :
Forwarding (FWD) :
- fonctionnement normal du port
Blocking (BLK) :
- le port n’émet rien sauf des trames STP
- le port reçoit tous mais ne traite que les trames STP
Pour prendre ce type de décision, il va falloir que tous les switchs se mettent d’accord sur l’architecture logique à adopter. Nos switchs vont échanger des informations STP via des trames BPDU, pour qu’il soit tous d’accord, ils vont dans un premier temps devoir élire un chef !!
Le Chef sera appelé le root-bridge !
LE COURS EN VIDéo
Vidéo STP (1/2)
Élection des BRIDGE
Comment le root bridge est élu ?
Comment est généré le Bridge-ID ?
Le Bridge ID est généré automatiquement par nos switchs. Il est composé de 2 choses:
Bridge Priority
- sur 2 octets
- peut-être modifié par l’administrateur
- compris entre 0 et 65 535
- possède un pas de 4096 (4096, 8192, 12228, …, 57344 ou 61440)
- par défaut : 32 768
MAC Address
- sur 6 octets
- correspond à l’adresse MAC de notre switch
Quel est le rôle des trames BPDU ?
Grâce aux trames BPDU, nos switchs vont chercher l’équipement actif possédant la valeur de Bridge Priority la plus faible. Si tout le monde à la même valeur de bridge priority. Ils vont chercher qui à la MAC Address la plus faible.
Par défaut, le switch possédant l’adresse Mac la plus faible va être le root bridge !
Conclusion :
Ce sera donc le switch le plus vieux de votre réseau qui sera le chef de votre topologie de niveau 2 ! Il est primordial de mettre votre cœur de réseau en tant que root bridge (#chef) en jouant sur son bridge priority. Dès que le “root bridge” est élu, tous les liens vont se mettre soit en forwarding, soit en blocking, en suivant la logique suivante :
- Tous les ports du switch “root bridge” (#chef) vont être obligatoirement dans l’état forwarding
- Le port de chaque “non root bridge” (#lesautresswitchs) qui a le coût administratif le plus petit pour aller vers le “root bridge” est dans l’état forwarding
- Les autres liaisons seront inactives. Sur une liaison inactive, il y aura toujours un port dans l’état forwarding et un autre dans l’état blocking.
Si un lien actif tombe, il sera remplacé par un lien inactif en suivant la logique ci-dessus.
Comment les non-root bridge sont élu ?
Le rôles des ports dans une architecture STP
Nous avons vu que les ports de nos switchs peuvent prendre 2 états :
- forwarding
- blocking
Le protocole STP va aussi définir un rôle pour chaque port, il existe 3 rôles :
- root port
- designated port
- blocking port
Pour définir quel port de notre switch va devenir le root-port ->
- Le coût administratif le plus bas
Si égalité
- La valeur du Bridge ID la plus faible
Si égalité
- Le numéro de port le plus faible.
Comment se définit le root-port ?
L’élection du root-port va se dérouler de cette manière :
- Le coût administratif le plus bas
Si égalité
- La valeur du Bridge ID la plus faible
Si égalité
- Le numéro de port le plus faible.
Comment se définissent les designated-port ?
Un port qui a le rôle de “designated port” est dans l’état forwarding.
Tous les ports du root bridge (#chef) ont le rôle de “designated port”.
Seules les liaisons entre “root port” et “designated port” seront actives.
Les autres liaisons posséderont un port en “designated port” et un port en “blocking port”. Afin de déterminer lequel des deux ports aura le rôle de “designated port”, on va définir lequel des deux switchs possède :
- La liaison avec le coût le plus faible pour atteindre le “root bridge” (root path cost)
En cas d’égalité
- La Priorité la plus faible ( Bridge ID : par défaut 32 768)
En cas d’égalité
- L’adresse MAC la plus faible
Les autres ports seront dans l’état Blocking :
Comment se définissent les blocking-port ?
C’est les autres ports
Élection des rôles
Le coût administratif le plus bas
Nous avons vu plus haut que chaque switchs “non-root bridge” va mettre le port qui a le coût administratif le plus bas pour discuter avec le root- bridge dans l’état “forwarding”. Ce port aura le rôle de “root port”.
Comment calcule-t-il le coût administratif ? En prenant en compte le tableau suivant :
- 10 Mbps = 100
- 100 Mbps = 19
- 1 Gbps = 4
- 10 Gbps = 2
Étape 1 :
Le root bridge envoie une trame BPDU sur tous ces ports avec une valeur de “root path cost” (coût du chemin vers le root bridge) égale à 0.
Étape 2 :
Les switchs recevant cette trame BPDU mettent cette valeur de “path cost” sur l’interface physique de réception.
Étape 3 :
Ces derniers renvoient sur leurs autres interfaces une trame BPDU avec un “root path cost” égale à 0 + la valeur de l’interface de sortie.
Exemple :
Le switch 1 possède uniquement des interfaces FastEthernet. Il reçoit sur l’interface FastEthernet 0/1 un message BPDU possédant un “root path cost” égal à 0. Il va donc envoyer une trame BPDU sur ces autres ports FastEthernet avec une valeur de “root path cost” égale à 19 (0+19).
L’interface physique de chaque “non-root switch” possédant la valeur “root path cost” la plus faible aura le rôle de “root-port”.
Pour illustrer cela , nous allons nous baser sur la même architecture vu précédemment.
Le seul point qui va différer sur les deux architectures est le coût des liaisons.
Maintenant, mettons sur ces architectures nos “root-port” :
Les switchs C et D ont trouvé un chemin plus court en passant respectivement vers B et E.
La valeur du Bridge ID la plus faible
Protocole STP – Bridge ID
Imaginons ce cas de figure :
Un de nos switchs reçoit sur deux de ses ports une trame BPDU possédant le même coût administrative. Du coup quelle liaison va-t-il choisir de mettre en mode Forwarding ?
Dans notre trame BPDU, nous avons vu plus haut que chaque switch intègre son Bridge ID.
Vu que le coût administratif est égal pour ces deux trames BPDU, notre switch va regarder la valeur du Bridge ID de ces deux trames et va décider de mettre en mode forwarding l’interface qui a reçu le BDPU avec le Bridge ID le plus faible.
Dans notre cas, tout notre Bridge ID ont une valeur par défaut.
Le switch B possède une adresse mac plus faible que le switch C.
Le switch D va donc passer par le switch B afin d’atteindre le root bridge.
Le numéro de port le plus faible
Notre switch D reçoit deux trames BPDU sur 2 ports différents :
- Les coûts administratifs sont égaux
- Les bridges ID sont égaux (vu qu’ils proviennent du même switch).
Notre switch va donc devoir choir une liaison a mettre en forwarding et l’autre en blocking.
Le numéro de port le plus faible sera mis en actif.
État des ports STP
État des ports STP
Nos ports STP peuvent prendre plusieurs états. Il existe de différents types d’états :
État stable
- disabled(avec la commande shutdown)
- blocking(le protocole a pris la décision de bloquer ce port pour éviter une boucle, il reçoit et traite toujours les trames BPDU qu’il reçoit)
- forwarding(le port est actif)
État transitoire
- listening (le port peut envoyer et recevoir des trames BPDU) = 15s
- learning(idem que l’état “listening”, sauf qu’il va en même temps remplir sa table ARP) = 15s
Communication STP
Nos switchs échanges des informations concernant le STP via des trames BPDU (Bridge Protocol Data Units). Il existe 2 types de trames BPDU :
Configuration BPDU :
- Permet de tenir au courant ses voisins de l’état de santé de la topologie STP.
Topologie Change Notification BPDU (TCN BPDU) :
- Permet d’annoncer un changement de topologie STP.
Par défaut , un Switchs envoie une trame BPDU toutes les 2 secondes sur tous ses ports .
En cas de panne
Afin de maintenir notre architecture à jour et à prêt à basculer en cas de panne , le “root bridge” envoie sur tous ses ports et toutes les 2 secondes une trame “Hello BPDU“.
Cette trame contient :
- le root Bridge ID
- le Bridge ID (dans ce cas , il sera identique au root Bridge ID)
- le coût pour atteindre le root bridge (dans ce cas, il sera égal à zéro)
Chaque non Root Bridge (#paschef) remplace le Bridge ID et le coût pour atteindre le root bridge (#chef) par les siens et retransmet cette trame sur tous ses ports “designated port”.
Si un switch ne reçoit plus de trame Hello BPDU pendant 20secondes (10 x 2sec) , il va commencer à essayer de changer la topologie STP. Cet intervalle de temps s’appelle le “MaxAge“.
Lorsque la topologie STP commence à changer et que cela nécessite qu’un port précédemment en mode blocking doive passer en mode forwarding. Il va passer dans les stades d’écoute (listening) et d’apprentissage (learning).
fDans le guide officiel du CCNA 200-125 , nous pouvons trouver ce tableau :
Il nous indique que les états blocking, forwarding et disable (shutdown, éteint) sont des états stables et que les états listening et learning sont des états transitoires. Chacun de ses états transitoires dure 15 secondes.
Il va falloir 50 secondes (20+15+15) à notre topologie STP afin de pallier à une panne réseau.
Ce temps est beaucoup trop important. Le protocole RSTP (Rapid STP) est né.
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Introduction au protocole BGP
Internet = Relier plusieurs réseaux entre eux à une échelle mondiale.
Nous partons du principe que tout le monde est en IPv4. Pour la partie IPv6, nous verrons plus tard.
Si vous demandez à vos amis de vous faire un dessin d’Internet, ils vous dessineront un Cloud (Cloud = nuage).
En tant que futur CCNA, vous devez avoir en tête :
- Internet est un Cloud composé de plusieurs petits Cloud
- fonctionne entièrement avec le protocole BGP
- que chaque petit Cloud représente un Internet Service Provider (ISP)
- chaque ISP possède des plages d’adresses IP publiques ainsi que des numéros d’AS
Chaque AS est composé d’une multitude de routeurs et utilise des protocoles IGP (RIP, OSPF ou EIGRP).
Par qui et comment sont distribués les adresses IP et les numéros d’AS au niveau mondial ?
Comment fonctionne INTERNET
Distribution des adresses IP
La distribution des adresses IP sur une échelle mondiale est de la responsabilité de l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority).
L’IANA va déléguer le travail à :
- AFRINIC
- APNIC
- ARIN
- LACNIC
- RIPE NCC
!! C’est un exemple !!
L’IANA va décider des plages d’adresses IP par continent :
- AFRINIC = Les adresses IP de 0.X.X.X à 50.X.X.X.
- APNIC = Les adresses IP de 51.X.X.X à 100.X.X.X.
- ARIN = Les adresses IP de 100.X.X.X à 150.X.X.X.
- LACNIC = Les adresses IP de 150.X.X.X à 200.X.X.X.
- RIPE NCC = Les adresses IP de 200.X.X.X à 255.X.X.X.
Le RIPE NCC va décidé des plages d’adresses IP pour les fournisseurs d’accès de son continent :
Pour la France = 211.X.X.X
- Orange = Les adresses IP de 211.0.X.X à 211.63.X.X
- SFR = Les adresses IP de 211.64.X.X à 211.127.X.X
- Bouyges = Les adresses IP de 211.128.X.X à 211.191.X.X
- Free = Les adresses IP de 211.192.X.X à 211.255.X.X
!! C’est un exemple !!
Distribution des numéros d'AS
AS = Autonomus System (système autonome) :
- défini par la RFC 1771
- sur 16 bits soit 65 535 possibilités
- géré par l’IANA et ses délégations
Les fonctions des numéros d’AS sont les suivants :
- L’AS 0 = Réservé
- De l’AS 1 à l’AS64 495 = géré par l’IANA pour un usage publique
- De l’AS 64 496 à l’AS 64 511 = Réservé pour de la documentation
- De l’AS 64 512 à l’AS 65 534 = Usage privée
- L’AS 65 535 = Réservé
Le protocole BGP
BGP = Border Gateway Protocol
Dans les chapitres précédents, nous avons vu plusieurs protocoles IGP comme RIP, OSPF et EIGRP. Maintenant, au tour du protocole BGP.
Le protocole BGP est le seul protocole EGP utilisé de nos jours. Il a exactement le même rôle que nos protocoles IGP soient :
- apprendre des routes de ses voisins
- choisir la meilleure route à emprunter
- changer de route en cas de dysfonctionnement
Comme nous avons pu le voir dans l’article “Routage Dynamique“, les protocoles de routage EGP ont pour but d’échanger leurs routes avec d’autres entreprises (contrairement à IGP).
Chaque réseau BGP appartenant à une même entreprise forme un système autonome.
Chaque système autonome est identifié par un numéro AS (AS = Autonomous System). À partir de là , le protocole BGP va fonctionner différemment en fonction de ce numéro ASN :
- iBGP (internal BGP) = Routage au sein d’une même ASN
- eBGP (external BGP) = Routage entre ASN
Quand utiliser le protocole BGP ?
Faire SANS le protocole BGP
Pourquoi ?
- le protocole BGP n’est pas maîtrisé
- votre entreprise est connectée à un seul AS (un seul fournisseur d’accès Internet).
- pas assez de bande passante (le protocole BGP est très gourmand en termes d’update).
- quand vous n’avez pas besoin que le monde entier sache que votre liaison principale ou de secours est tombée
Faire avec le protocole BGP
Pourquoi ?
- vous avez besoin d’une haute disponibilité via plusieurs fournisseurs d’accès Internet
- vous êtes un fournisseur d’accès internet
- vous devez être joint à tout moment (exemple : Google, American Express, Facebook)
- vous devez annoncer au monde entier quand vous avez perdu un lien
Il existe 4 types d’architecture BGP :
- Single Homed
- Dual Homed
- Single MultiHomed
- Dual MultiHomed
Configuration du eBGP
Configuration
L’entreprise FingerInTheNet a fait une demande afin d’avoir une adresse IP et un numéro d’AS (nous sommes d’accord, une seule liaison vers une autre AS ne justifie pas l’emploi du BGP). Elle souhaite maintenant connecter son routeur de site à l’AS 500 du fournisseur d’accès Internet “Orange”. En tant qu’administrateur réseau, vous devez mettre en place cette liaison :
Configuration de notre routeur de site FingerInTheNet :
Ro-Finger(config)# router bgp 400 Ro-Finger(config-router)# neighbor 10.10.10.2 remote-as 500 Ro-Finger(config-router)# network 192.168.10.0 mask 255.255.255.0
Router bgp 400 :
Active le protocole BGP pour le numéro d’AS 400.
Neighbor 10.10.10.2 remote-as 500 :
Dans les protocoles IGP, nous avions l’habitude de mettre la commande « Network » afin de rechercher des voisins (neighbors). Pour le protocole BGP, nous sommes obligés de rentrer nos voisins ainsi que leurs numéros AS manuellement.
Network 192.168.10.0 mask 255.255.255.0 :
- permet d’informer un réseau présent dans la table de routage
- ne permet pas de chercher un neighbor sur cette liaison comme le fera OSPF ou EIGRP
- ce réseau doit obligatoirement dans la table de routage
- prend en compte les masques et non les wildcard mask
Vérification
Ro-Finger# show ip bgp summary Ro-Finger# show ip bgp
Choix de la meilleure route
Comme pour RIP, le protocole BGP va choisir sa meilleure route en fonction du nombre d’équipements qui le sépare de sa destination. Sauf que là, il prend uniquement en compte le nombre d’ASN traversé.
Sur l’exemple du dessus, on se met dans l’ASN 20. Afin d’atteindre le réseau 192.168.0.0/24 nous avons deux possibilités :
- Soit par l’ASN 10, ce qui nous fait traverser 3 ASN
- Soit par l’ASN 100, ce qui nous fait traverser 2 ASN
L’AS_Path (chemin d’AS) nous montre le chemin à emprunter afin d’atteindre ce réseau.
BGP désignera le chemin le plus court comme meilleure route.
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Le protocole EIGRP
EIGRP = Enhanced Interior Gateway Routing Protocol
- propriétaire CISCO
- protocole de routage dynamique
- protocole IGP
- protocole Classless
- utilise le Distance Vector
- envoi des “Updates Messages” à ses neighbor’s afin de les informer de la topologie existante
- envoi ses “Updates Messages” en Multicast sur l’adresse 224.0.0.10.
- les “Updates Messages” n’utilisent ni le TCP, ni l’UDP mais le RTP (Reliable Transport Protocol)
Avantage de l’EIGRP :
- prend en compte le Bandwith ET le Delay
- vitesse de convergence instantanée (il a un coup d’avance par rapport à OSPF car il sait déjà par où passer en cas de panne)
- on n’a pas une vision globale du réseau, mais il fait confiance à ses voisins, ce qui lui permet de ne pas perdre de temps pour trouve un meilleur chemin
Pour fonctionner, le protocole EIGRP utilise trois tables :
- Neighbor table (table de voisinage) = Cette table va lister tous les voisins que connait notre routeur.
- Topology table (table topologique) = Cette table va contenir tous les réseaux appris par ses voisins.
- Routing table (table de routage) = Toutes les routes possédant le Metric le plus faible présent dans la “Topology table” vont être mise dans notre table de routage.
La table de voisinage
Le but de cette table est de tenir une liste à jour de nos interlocuteurs EIGRP.
Pour ce faire, plusieurs étapes :
- Router-ID : se trouver un identifiant unique
- Neighbor : partir à la recherche de ses voisins potentiels
- Neighbor table : mettre ses informations dans une table de voisinage
Voyons ces trois étapes en détail…
Le router-ID
Router-ID = Adresse IP de notre Routeur EIGRP.
Le Router-ID est défini comme suit :
- Priorité 1 : le Router ID renseigné manuellement.
- Priorité 2 : L’adresse IP la plus élevée configurée sur une interface loopback.
- Priorité 3 : L’adresse IP la plus élevée configurée sur une interface physique.
Cette adresse IP permet de pouvoir être identifié par les routeurs EIGRP voisins.
Les neighbors
Un neighbor (voisin) est une relation entre deux routeurs EIGRP. Ils vont tous les deux s’envoyer des paquets « Hello » (« Bonjour ») afin de se présenter.
Les conditions pour devenir neighbor (voisin) sont les suivantes :
- EIGRP – Authentification identique.
- EIGRP – Valeur K identique (le recommandation Cisco est de ne pas changer cette valeur!).
- EIGRP – Numéro d’AS identique ( router eigrp X ).
- EIGRP – Appartenir à un même réseau.
- EIGRP – Router-ID unique (non obligatoire, mais fortement conseillé).
Dans ce cas, nos deux routeurs se considèrent comme “Neighbors”.
La NEIGHBORS TABLE
Une fois que nous avons trouvé un voisin valide, notre routeur va compléter sa neighbor table. Pour l’afficher, utilisez la commande suivante
R1# show ip eigrp neighbors
IP-EIGRP neighbors for process 1
H Address Interface Hold Uptime SRTT RTO Q Seq
(sec) (ms) Cnt Num
0 2.2.2.2 Fa0/0 10 2:56:19 40 1000 27 1
1
2
...
- H (Handle) = Classement par ordre d’arrivée de nos voisins (0 , 1 , 2 , 3 , ect.)
- Address = Router-ID de notre voisin
- Interface = Interface d’interconnexion avec notre voisin
- Hold Time = Temps d’attente maximum pour recevoir un paquet Hello de notre voisin, 15 secondes par défaut
- Uptime = Depuis quand notre voisin est UP
- SRTT (Smooth Round Trip Time) = Temps de retransmission
- RTO (Retransmission TimeOut) = Temps de retransmission maximum avant d’être Time off
- Q Cnt (Queue Count) = Nombre de paquets en attente d’être retransmis (Update, Reply, Query). Si ce nombre est supérieur à 0, présence de congestions réseau.
- Seq Number (Sequence Number) = Le dernier numéro de séquence de paquet reçu par notre voisin
La Topology Table
Une fois que deux routeurs sont officiellement des neighbors, ils vont s’échanger tout ce qu’ils savent en matière de routage.
Chaque routeur va envoyer :
- les réseaux qu’il sait joindre
- la distance entre lui et ce réseau
Pour ce faire, il y a deux termes à retenir :
- Reported Distance (RD) = La distance qui sépare notre voisin à un réseau
- Feasible Distance (FD) = La distance qui me sépare de ce réseau.
Étape 1 : R2 est directement connecté au réseau 1.1.1.0 /24.
Étape 2 : R2 calcule le Metric entre ce réseau et lui-même et en conclue son FD.
Étape 3 : R2 envoie son FD à R1.
Étape 4 : R1 reçoit le FD de R2 et le nomme RD.
Étape 5 : R1 calcule le Metric entre R1 et R2, fait l’addition entre le RD et le Metric et en conclue son FD.
Dans l’exemple ci-dessous, nous pouvons voir que R1 possède 3 neighbors (R11, R12, et R13) :
- Ces 3 routeurs sont capables de joindre le réseau LAN-21.
- Ces 3 routeurs vont donc l’annoncer à R1.
R1 va donc mettre dans sa Topology Table ces informations.
La question est : Quel chemin va prendre R1 pour joindre le LAN-21 ?
Reported Distance (RD) / Advertised Distance (AD)
- dans le CCNA, on parle de RD
- dans le CCNP, on parle de AD
Calcul du Metric
R11 = 10 + 10 = 20 R12 = 20 + 10 = 30 R13 = 10 + 10 = 20
R11- possède un Metric de 20 pour joindre LAN-21
- possède un FD de 20 pour le LAN-21
- envoie son FD pour ce réseau à R1
- possède un Metric de 30 pour joindre LAN-21
- possède un FD de 30 pour le LAN-21
- envoie son FD pour ce réseau à R1
- possède un metric de 20 pour joindre LAN-21
- possède un FD de 20 pour le LAN-21
- envoi son FD pour ce réseau à R1
- met le RD de R11 dans sa table topologique
- met le RD de R12 dans sa table topologique
- met le RD de R13 dans sa table topologique
Feasible Distance (FD)
Calcul du Metric
Via R11 = 10 + 20 = 30 Via R12 = 10 + 30 = 40 Via R13 = 30 + 20 = 50
Successor
- Si le RD appris par un voisin est plus faible que mon FD, c’est que le routeur est plus “proche” que moi de mon destinataire, il est donc un successeur potentiel (Feasible successor).
- Si le RD appris par un voisin est plus grand ou égal à mon FD, il va ignorer ce routeur pour ce réseau.
- FD = RD (30 = 30)
- R1 ignore ce réseau
- FD > RD ( 30 > 20 )
- R1 choisit le passé par R13
- FD via R12 < FD via R13
- Le Metric est plus faible via R12 !
Feasible Successor
- Si le RD appris par un voisin est plus faible que mon FD, c’est que le routeur est plus “proche” que moi de mon destinataire, il est donc un successeur potentiel (Feasible successor).
- Si le RD appris par un voisin est plus grand ou égal à mon FD, il va ignorer ce routeur pour ce réseau.
- FD = RD (30 = 30)
- R1 ignore ce réseau
- FD > RD ( 30 > 20 )
- R1 choisit le passé par R13
- FD via R12 < FD via R13
- Le Metric est plus faible via R12 !
La table de routage
Le protocole EIGRP va uniquement mettre dans sa table de routage sur la meilleure route afin d’attendre un réseau.
R1# show ip route Codes: C - connected, S - static, I - IGRP, R - RIP, M - mobile, B - BGP D - EIGRP, EX - EIGRP external, O - OSPF, IA - OSPF inter area E1 - OSPF external type 1, E2 - OSPF external type 2, E - EGP i - IS-IS, L1 - IS-IS level-1, L2 - IS-IS level-2, * - candidate default U - per-user static route Gateway of last resort is not set D LAN-21 [90/30] via 1.1.11.2, 00:01:39, FastEthernet0/11
D = Route EIGRP
90 = Administrative Distance
30 = FD = Metric
Configuration du protocole EIGRP
Étape 1 : Activation du protocole EIGRP
R1(config)# router eigrp X
X = =Doit être identique!
Le protocole EIGRP est activé ! Mais il est complètement aveugle pour le moment. Il ne sait pas :
- Quel réseau activer
- À quel routeur diffuser les informations qu’il connaît
Étape 2 : Donner une identité à notre routeur EIGRP
Notre routeur va bientôt échanger avec d’autres routeurs EIGRP. Avant toute chose, il est primordial de lui donner un nom, une identité. Cette identité va s’appeler le Router-ID
R1(config)# router eigrp 1 R1(config-router)# eigrp router-id 10.10.10.1
Étape 3 : Déclarer des réseaux dans EIGRP
Notre routeur a 4 réseaux qui lui sont directement connectés :
- 192.168.1.0 /24
- 2.2.2.0 /24
- 3.3.3.0 /24
- 4.4.4.0 /24
Du coup on va le dire à notre protocole OSPF :
R1(config)# router eigrp 1 R1(config-router)# network 192.168.1.0 0.0.0.255 R1(config-router)# network 2.2.2.0 0.0.0.255 R1(config-router)# network 3.3.3.0 0.0.0.255 R1(config-router)# network 4.4.4.0 0.0.0.255
La commande network permet de :
- Déclarer ce réseau aux autres routeurs EIGRP.
- Chercher d’autre routeur EIGRP dans ce réseau.
0.0.0.255 c’est quoi ?
- Afin de déclarer un réseau, le protocole EIGRP s’attend à recevoir un masque de type Wildcard-mask (masque inversé).
Étape 3 : Déclarer des réseaux dans EIGRP
Pour éviter de travailler en mode CLASSFULL (Classe A , B et C), activez l’auto-summary
R1(config)# router eigrp 1
R1(config-router)# no auto-summary
On fait le point :
R1(config)# router eigrp 1 R1(config-router)# eigrp router-id 10.10.10.1 R1(config-router)# network 192.168.1.0 0.0.0.255 R1(config-router)# network 2.2.2.0 0.0.0.255 R1(config-router)# network 3.3.3.0 0.0.0.255 R1(config-router)# network 4.4.4.0 0.0.0.255 R1(config-router)# passive-interface FastEthernet 0/0
R1(config-router)# no auto-summary
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- Auto-summary
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- Authentification EIGRP
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